Quelle confiance avez-vous dans la solution de sécurité qui protège votre système d’information ? Une question centrale, mais trop peu souvent posée. Que vous soyez une entreprise ou une administration, vous devez avoir pleine confiance dans la solution chargée de vous protéger. À quoi bon mettre en place un produit de sécurité s’il est peu efficace… ou pire, s’il comporte des portes dérobées mettant vos informations à la portée de personnes externes.

Pour vous accompagner dans votre choix, l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) met à disposition un catalogue de solutions porteuses du label « Visa de Sécurité ». Ces solutions sont reconnues par l’État français comme fiables et de confiance, après des tests rigoureux et une analyse approfondie sous le contrôle de l’ANSSI. Ce visa peut se matérialiser, selon le contexte et le besoin, par une certification ou une qualification délivrée par l’ANSSI.

 

Certification ou qualification, quelle différence ?

On distingue plusieurs types de labellisations : Certification Critères Communs, Certification de Sécurité de Premier Niveau (CSPN), et Qualification, elle-même pouvant être Élémentaire, Standard, ou Renforcée. Dès lors, comment s’y retrouver ?

La certification

La certification constitue une attestation de robustesse du produit de sécurité. L’éditeur définit une « cible de sécurité », décrivant les fonctions de sécurité qui sont évaluées et dans quel contexte d’utilisation. Un laboratoire indépendant accrédité « Centre d’Évaluation de la Sécurité des Technologies de l’Information (CESTI) » réalise l’évaluation des processus de développement du produit et sa résistance face à un niveau d’attaque donné.

La Certification Critères Communs (CC) est reconnue et délivrée dans de nombreux pays. Elle indique jusqu’à quel niveau d’attaque la résistance du produit a été évaluée. Un pare-feu peut par exemple être certifié au niveau EAL3+, EAL4+...

La Certification de Sécurité de Premier Niveau (CSPN) a été mise en place par l’ANSSI pour proposer une alternative aux évaluations de Certifications CC, dont le coût et la durée peuvent être un obstacle. Les tests sont effectués en temps et charge contraints (typiquement 2 mois, 25 à 35 jours/homme). Contrairement à la Certification CC qui a une reconnaissance internationale, la CSPN est actuellement une labellisation purement française. L’objectif est cependant qu’elle obtienne une reconnaissance au niveau européen dans le futur.

 

Attention - Ce que vous ne savez peut-être pas à propos de la certification

  1. À moins que la Certification ne mène par la suite à une Qualification, l’ANSSI n’intervient pas dans la définition de la cible de sécurité, et ce, même pour les certifications délivrées en France. L’éditeur peut donc dans une certaine mesure adapter la cible à sa convenance et potentiellement exclure de l’évaluation certaines fonctions de sécurité présentes sur le produit. Il est donc capital de bien étudier la cible de sécurité choisie par l’éditeur, par rapport à votre besoin de sécurisation : ceci relève de votre responsabilité lorsque vous choisissez la solution de sécurité en question.
  2. Le rapport de certification peut soulever des réserves ou des recommandations d’usage, à bien étudier par rapport à votre contexte.
  3. Enfin, une certification s’applique à des versions logicielles ou matérielles spécifiques, assurez-vous donc que la certification obtenue ne concerne pas un produit ou une version datant de plusieurs années, qui pourrait ne plus être vendu ou supporté.

 

La qualification

Au-delà de la simple certification, la qualification constitue une recommandation par l’ANSSI et atteste de la confiance accordée par l’État français au produit de sécurité et à son éditeur. Le premier prérequis est d’obtenir une certification de niveau suffisant*, mais avec une cible de sécurité validée par l’ANSSI. De plus, au-delà du processus de certification, l’ANSSI réalise des analyses supplémentaires, dont un audit du code source du produit évalué.

La qualification d’un produit est reconnue en France, et en Europe dans certains contextes. Elle permet également dans certains cas d'obtenir un label européen de sécurité, comme :

  • le label « NATO restricted » / « restreint OTAN ». Sont classifiées « NATO restricted » les informations dont la divulgation non autorisée pourrait être défavorable aux intérêts de l’OTAN ou de certains de ses états membres. Pour figurer dans le catalogue de solutions habilitées à sécuriser de telles informations, la certification ne suffit pas : le produit doit avoir obtenu la Qualification Standard de la part de l’ANSSI ;
  • le label « EU restricted » / « restreint UE ». Sont classifiées « EU restricted » les informations dont la divulgation non autorisée pourrait être défavorable aux intérêts de l’Union Européenne ou de certains de ses états membres. Pour figurer dans le catalogue de solutions approuvées par l’UE pour sécuriser de telles informations, un produit doit avoir obtenu la qualification de la part de deux agences d’états membres de l’Union Européenne (en France, la Qualification Standard). Ici aussi, la certification seule ne suffit pas.

 

Attention - Ce que vous ne savez peut-être pas à propos de la qualification

  1. L’éditeur n’a pas le droit de communiquer sur sa démarche de qualification tant que son dossier de candidature n’a pas été validé par l’ANSSI, sous peine de briser un accord de non-divulgation.
  2. L’éditeur reçoit un courrier officiel de l’ANSSI lorsque sa demande est acceptée et que le processus de qualification commence. C’est seulement à partir de ce moment qu’il a l’autorisation de faire la promotion de sa démarche de qualification.
  3. La prudence est donc de mise si un éditeur affirme être bientôt qualifié, mais n’est pas en mesure de prouver que le processus a débuté en présentant le courrier délivré par l’ANSSI.
  4. De plus, le processus de qualification prend du temps : au moins un an à partir de l’acceptation par l’ANSSI du dossier de candidature de l’éditeur.

 

Pourquoi choisir un produit qualifié, et pas seulement certifié ?

Si vous êtes une administration ou un Organisme d’Importance Vitale (OIV) relevant de la Loi de Programmation Militaire (LPM), du règlement européen eIDAS, ou du Référentiel Général de Sécurité (RGS), vous devez utiliser une solution recommandée par l’État français, et donc une solution qualifiée par l’ANSSI. En effet, dans ce contexte l’ANSSI indique qu’il faut utiliser une solution à double barrière technologique, et que l’une d’entre elles au moins soit qualifiée au niveau Standard.

En choisissant un produit de sécurité Stormshield, actuellement le seul pare-feu qualifié Standard par l’ANSSI, vous avez donc l’assurance de respecter cette directive et vous vous dégagez de toute responsabilité. Mais les solutions qualifiées ne sont certainement pas réservées aux organisations soumises à de telles législations ! Comme l’indiquent les différents guides de l’ANSSI, et plus particulièrement le schéma « Quel visa de sécurité choisir », il est recommandé de choisir une solution qualifiée même si vous ne relevez pas d’un cadre législatif particulier :

  • vous bénéficierez alors d’un produit dont la robustesse a été éprouvée lors du processus de certification,
  • sur une cible d’évaluation et d’utilisation validée par l’ANSSI,
  • dont le code source a été audité,
  • et produit par une société dont les processus de développement, livraison, support sont reconnus comme étant de confiance par l’État français.

Aujourd’hui, disposez-vous d’éléments concrets vous permettant d’avoir confiance en votre solution de sécurité actuelle et la société qui l’édite ?

 

* La certification requise dépend du niveau de qualification visé : Qualification Élémentaire = CSPN requise ; Qualification Standard = Certification CC EAL3+ requise ; Qualification Renforcée = Certification CC EAL4+ requise

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À propos de l'auteur
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Julien Paffumi Product Portfolio Manager, Stormshield

Julien Paffumi fait ses premières armes au sein de la R&D d'Arkoon, en tant qu’ingénieur Qualité. Il va ensuite former directement les administrateurs et acquiert une connaissance étendue de leurs besoins – expérience précieuse pour son rôle suivant de Product Manager des firewalls Arkoon Fast360, puis de la console d’administration centralisée Stormshield Management Center. En tant que Product Portfolio Manager, il a maintenant un rôle transverse qui lui permet de nourrir son éternelle curiosité avec une approche plus globale des solutions Stormshield.